CHAPITRE 3

Music du moment__The all American Rejetcs - Gives you hell

CHAPITRE III

Les jours passèrent sans pour autant que je n'obtienne d'informations à propos de cette fameuse visite au travail de mon père. Je me contentais de tourner en rond chez moi et d'essayer de me concentrer en cours – vu que je n'étais pas encore en vacances -. Mes nuits furent d'ailleurs assez bousculées par d'étranges rêves qui montraient bien la férocité de ma curiosité: quel était le travail de mon père? Bien évidemment mes songes ne me donnèrent pas de réponses et je me retrouvais même dans des situations assez bizarres. Le rêve le plus étrange mais néanmoins drôle était le suivant: mon père était le directeur d'un cirque, vous savez le genre d'homme avec une grosse moustache qui pointe à la manière de celle de Salvador Dali, le pantalon remonté à l'aide de bretelles et un maquillage excentrique sur le visage. Dans ce rêve, je me baladais d'attractions en attractions et étais surprise de retrouver nos deux compères rencontrés à la conférence. Le docteur McKay s'était changé en une sorte de clown ronchon, et qui marchait d'une démarche mal assuré vu la taille de grandes chaussures. Le lieutenant Sheppard, quant à lui, était devenu un cracheur de feu donc les yeux noirs brillaient sous la lueur des flammes sortant de sa bouche souriant malicieusement. Bien étrange songe... mais j'avais déjà rêvé bien pires donc cela ne me surprit pas. A vrai dire cela eut plutôt l'effet de me détendre car ce rêve était vraiment loufoque il fallait bien l'avouer.

Puis ce fameux jour arriva enfin. Ce fut dans la matinée que je reçus un appel de mon père qui m'indiquait que je devais être prête dans l'après-midi. Je lui demandais combien de temps allait durer cette 'visite' mais il refusa de me donner plus de détails. Ainsi, je restais dans le mystère le plus total, en proie à un mélange de doute et d'énervement. Je détestais ne pas être informée et là j'étais servie! Indécise, je me contentais de prendre un sac où je plaçais le strict minimum au cas où la visite durerait plus d'une journée... on sait jamais après tout. Quoi qu'il en soit ce fut vers 14h que j'entendis les roues de l'Aston Martin parcourir à nouveau les pavés de la cour extérieure. Je saluais Thomas, lui faisant part de ma légère appréhension afin qu'il me donne ses fameux conseils qui m'avaient déjà aidé maintes fois par le passé. C'était un homme de bon conseil et c'était bien pour cela que mon père avait une confiance aveugle en lui. Il me rassura avec des phrases simples mais qui avaient pourtant leur impact sur moi. Un sourire se dessina alors sur mon visage et je le remerciais d'une accolade amicale, presque fraternelle. Je pris place à l'arrière du véhicule, plaçant une fois de plus mes écouteurs dans mes oreilles. Cependant, avant que je démarre ma musique, Thomas m'informa que le voyage durerait un peu plus de deux heures. Je préparais alors ma playlist et montait le son au niveau le plus élevé au point de ne plus entendre le bruit du moteur. Je fermais les yeux mais ne m'assoupit pas, trop préoccupée par cette destination inconnue. L'appréhension avait été transformée en de l'impatience que je tentais de combler en me focalisant sur la musique. Le soleil était bien haut dans le ciel, transperçant les vitres et me faisant bouillir comme jamais. J'allumai alors la climatisation et mettais mes lunettes de soleil afin de ne pas me chopper un mal de tête affreux. Tapotant la portière avec mes doigts au rythme de la musique, je regardais cette fois le paysage défiler à travers la vitre. Je m'éloignais visiblement de la ville... j'étais rarement allée aussi loin de ma ville natale, ce fut surement pour cela que je sentis mon pouls s'accélérer au fur et à mesure que les miles déroulaient sur le tableau de bord. Prenant un sentier quelque peu dissimulé, la voiture s'éloigna de la route principale, se faufilant de plus en plus sur des chemins sinueux. Usée par cette attente, je finis par détourner mon regard de la route et tentai d'envoyer un sms à un ami mais je fus vite déçue: pas de réseau dans ce trou perdu. A quoi cela me servait-il d'avoir un forfait aussi cher si je ne pouvais pas capter, hein?!

Tandis que je m'acharnais à tenter d'envoyer ne serait-ce qu'un message, je sentis le véhicule emprunter une route moins abimée... du goudron? Ce fut au moment où je tournais la tête vers la vitre que la voiture s'arrêta. J'eu à peine le temps de m'en rendre compte que quelqu'un ouvrait la porte pour me permettre de sortir. J'attrapais mon sac, passant la sangle sur mon épaule et quittai les sièges confortables de l'Aston Martin. Mon premier réflexe fut alors de faire craquer les os de mon cou car le voyage commençait à me donner des douleurs dut à la position assise. Portant mon regard vers mon interlocuteur, je reconnus le lieutenant John Sheppard caché derrière ses lunettes de soleil tout comme moi. Il m'accueillit en me serrant la main tout en m'annonçant:

- Bienvenue à la base 36, mademoiselle O'Brian.

Je levais alors les yeux et m'aperçus que nous étions entourés par des rochers, la base étant située visiblement au cœur même de la roche. J'échappais un sifflement d'administration devant le nombre incalculable de véhicules militaires et de soldats armés. Une fois de plus, la première chose qui me traversa l'esprit fut: "C'est une blague c'est ça?". Il m'était difficilement dur à avaler que je pouvais me trouver dans une base militaire, du moins à l'entrée pour l'instant. Je répondis alors sur un ton plein d'impatience:

- Lieutenant Sheppard, c'est bien ça? Je peux savoir ce que c'est tout ça?

Un sourire se dessina sur son visage plein de malice et il me répondit sur un ton semblable à sa mimique:

- Appelez moi John, je ne suis pas un de vos supérieurs. Sinon, en ce qui concerne la base, on vous dira tout en l'intérieur.

J'échappai un soupir mais souriais également, ne sachant vraiment pas dans quelle situation je m'étais encore fourrée. Je me contentais de répondre:

- Alors appelez moi Debby, John.

Il m'invita à lui passer mon sac afin de me débarrasser les bras mais je répliquai aussitôt que celui-ci n'était pas lourd... sans préciser que mon égo était bien trop gros pour qu'on porte mon sac à ma place. Il n'insista pas et je le suivis à l'intérieur du bâtiment. Croisant beaucoup de personnes, je remarquais qu'il n'y avait pas que des militaires mais aussi des scientifiques (d'après leurs tenues), peut-être les médecins de la base. Je manquai de nombreuses fois de me prendre un militaire de plein fouet mais l'esquivai avec plus ou moins de réussite. Etais-je invisible ou étaient-ils tous aveugles?! Je n'étais pas petite pourtant. A moins que ce soit leur manière de marcher dans les couloirs mais là je ne pouvais rien pour eux, je n'allais pas leur apprendre à marcher sans bousculer les gens non plus. Le lieutenant entra dans un ascenseur tandis que je le suivais de prêt, et inséra une clé dans la fente prévue à cet effet sous les numéros pour composer l'étage demander. Je sentis l'habitacle descendre encore et encore pour enfin s'arrêter au niveau – 30. Si l'idée était de recréer le film "Voyage au centre de la Terre" on était plutôt bien partis. Hum, trêves de plaisanteries et revenons à nos moutons. La cabine s'arrêta, les portes métalliques s'ouvrirent, donnant ainsi sur un couloir dont le plafond était arrondis et fait de pierres et de métal (la déco serait à refaire à mon avis mais bon là n'était pas la question encore une fois. Il faudrait peut-être que j'arrête de penser à des trucs inutiles comme ça -_- que j'arrête de penser tout simplement.). Une fois de plus, les lieux étaient parcourus par des militaires et des scientifiques nous prêtant peu d'attention. Cependant, certains saluaient le lieutenant d'un signe de tête respectueux. Arrivant finalement dans une salle assez spacieuse mais toujours autant emplie de béton que ce soit pour le sol, les murs ou le plafond, je me retrouvais face à un groupe de 5 personnes... tous des hommes. Je reconnu bien sûr parmi eux mon père, vêtu comme lors des grandes célébrations, le regard sérieux mais les lèvres souriantes et rassurantes. Parcourant ce groupe des yeux, je reconnus également le Docteur McKay que j'avais assez apprécié le jour de la conférence mais si nous n'avions pas vraiment eu le temps de parler de ses théories. Il restait donc trois personnes que je ne connaissais pas bien. Je tentais de suite de les scanner pour tenter de déloger quelques mimiques ou détails m'indiquant le caractère et le rôle de chacun.

J'étais visiblement face à un homme haut gradé vu sa posture et surtout celle des autres par rapport à lui. Il était surement le plus haut gradé de la pièce. Même mon père paraissait mon impressionnant à cause de lui bien qu'il soit plus grand et baraqué. Il y a des gens comme ça qui dégage une présence comme ça même si le physique ne suit pas forcément. C'est généralement ceux-là que je ne supporte pas d'ailleurs... il risquait donc d'y avoir quelques problèmes hihi, mais bon je me dis sur le moment qu'il valait mieux rester calme et adulte afin de ne pas faire une scène en public... surtout que mon père était là et cela n'arrangeait pas la situation malheureusement. Je détaillais un peu plus l'homme qui imposait le respect par sa simple présence. Il était au centre du groupe, les cheveux coupés à ras cachant ainsi surement un début de calvitie vu son âge – à moins que ce soit juste la coupe règlementaire pour les dirigeants à l'armée -. Son regard était fixe, tellement fixe que je me demandais s'il clignait des yeux. Peut-être clignait-il des yeux en même temps que moi, ce qui expliquait pourquoi je ne le voyais pas et... hum ça y est je recommence à penser à des trucs sans intérêts... reprenons. L'homme fit un pas vers moi, me tendant sa main forte et quelque peu hâlée, mise en valeur par le blanc de ses manchettes droites et nettoyées avec précaution.

- Bienvenue à la base 36, mademoiselle O'Brian. Hum j'ai déjà entendu ça quelque part. Il poursuivit. Je suis le général Landers, chef de cette base. Je lui serais la main respectueusement en esquissant un sourire et remarquais le regard pétillant de mon père qui semblait fier de me voir serrer la main de son supérieur. Décidément, je pouvais lire en lui comme dans un livre ouvert. Il continua sans attendre la moindre réponse de ma part. Ceci est un bâtiment militaire réunissant les plus grands chercheurs et soldats du pays. Vous connaissez déjà le colonel John Sheppard et le docteur Rodney McKay il me semble.

Ces deux derniers se jetèrent un regard plein de mystères. Meredith arbora un visage fier alors que John semblait se tenir à sa posture de soldat: droit comme un "i". Je remarquai une pause dans son discours, en profitant pour se diriger vers ce qui était visiblement son bureau où étaient entassés des tas de papiers. Les mains croisées dans le dos, il continua sur un ton solennel :

- Il y a de ça 6 ans, des archéologues travaillant en Egypte ont déterré ce qui semblait être le travail d'une ancienne civilisation. Nous avons tout d'abord pensé bien sûr aux premiers égyptiens et aux civilisations antérieures mais rien ne semblait correspondre à ce que nous connaissions déjà. J'entends par là que la technique et les matériaux n'étaient en rien comparables avec les activités des peuples passés. Le plus gros des objets retrouvés fut déterré non loin de la pyramide de Khéops: un anneau de matière inconnue de près de 20 mètres de diamètre, décorés de symboles jusqu'alors incompréhensibles. A cette période du récit, j'étais déjà très attentive et intéressée mais le meilleur était encore à venir. Deux semaines après la découverte de cet anneau, nous découvrîmes une sorte de panneau de contrôle dont les symboles étaient identiques. Commença alors des recherches pointues mais néanmoins fructueuses. Il se tourna vers Rodney et ajouta, mais le docteur McKay vous expliquera mieux que moi.

Ce dernier se dégagea légèrement de la ligne qu'ils avaient tous formés devant moi et commença à m'expliquer d'un ton enjoué comme lors de la conférence où je l'avais rencontré:

- Cet anneau était en réalité un matériau composite formé par divers matériaux non présents sur Terre. Nous avons découvert que les signes gravés dans ce matériau correspondaient à des constellations. Après avoir branché l'anneau à des détecteurs de fréquence, nous avons d..

- .. Rodneyyyyy... commença à s'impatienter Sheppard qui n'aimait visiblement pas les discussions entre scientifiques. Sur cette remarque, Meredith... euh Rodney McKay sauta visiblement les détails et ajouta:

- L'anneau était en réalité ce que nous avons appelé "La porte des étoiles". J'échappai un petit rire, pensant alors que j'avais affaire avec des fans de Star Wars ou de Star Trek mais le regard des divers protagonistes m'indiquèrent que tout ceci était on ne peu plus sérieux. La porte est capable de concentrer une énergie très importante pour créer un vortex stable afin de... de...

- ... de voyager de mondes en mondes dans notre galaxie. Le coupa à nouveau le colonel.

Je jetai un coup d'œil à mon père, me demandant s'il était bon de croire une telle chose. Ce dernier me lança son fameux regard du "et oui c'est possible". Je sentis ma gorge se nouer, mes mains trembler légèrement dans mes poches. Tout ceci était tout simplement extraordinaire! Moi qui étais jusque là persuader qu'il existait des intelligences dans d'autres mondes, j'étais servie. Pour créer un tel engin il fallait obligatoirement maîtriser des connaissances bien au-dessus des nôtres... largement supérieures.

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