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Deux Mondes, Deux Histoires, Deux Amies.
 
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 CHAPITRE 1

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Kafu
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Kafu


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MessageSujet: CHAPITRE 1   CHAPITRE 1 Icon_minitimeDim 19 Avr - 20:27

CHAPITRE 1 70440cs CHAPITRE 1 70229c
Musique conseillée:
AC/DC - Highway to hell

- Eh Debby! Tu viens avec nous ce soir?
- Ok, ok, Jake... j'essaierais de passer après avoir fini ça, ok?
- Comme tu veux Deb' mais pense aussi à décompresser de temps en temps. Tu passes ton temps à bosser, ça va finir par te rendre dingue.

Dingue? C'était vraiment l'hôpital qui se foutait de la charité! Jake était une de ces personnes qui passent leur temps à faire la fête, cumulant boîte de nuit, bar, et « party » sans même se soucier de l’état dans lequel il pouvait se mettre. Je l’avais d’ailleurs déjà entendu se vanter de s’être retrouvé à l’hôpital pour un coma éthylique... pathétique. Mais c’était bien pour ça que j’adorais ce type ; il avait l’art et la manière de rendre sa vie intéressante tout en le faisant partager aux autres. Tandis que moi, je me contentais de me plonger dans mes livres, mes cahiers, mes études, sans vraiment songer à m’amuser avec mes amis. Non pas que je ne sois pas sociable - loin de là - mais j’aimais tellement ce que je faisais, qu’il était parfois difficile de me faire sortir de ma chambre. En revanche, une fois plongée dans cet univers festif, j’étais l’une des premières à profiter au maximum. L’alcool ne me faisait pas beaucoup d’effets - était-ce un bien ou un mal? - ce qui me permettait de ne pas souffrir des effets secondaires tels que les maux de tête, les vomissements, les vertiges. J’avais parfois l’impression d’avoir passé ma journée à boire de l’eau alors que les autres avaient touché à un stock de vodka... bizarre mais fun il fallait l’avouer. J’en profitais d’ailleurs à chaque fois pour prendre des photos et quelques vidéos que je mettais sur Facebook, histoire de marquer le coup et de bien nous marrer. Chacun son trip après tout.

Quoi qu'il en soit, il fallait que je termine ce que j’étais en train de faire avant de me laisser aller. Je regardais Jake s’éloigner de la salle, me laissant ainsi à mes calculs compliqués mais néanmoins passionnants. Cela faisait bien longtemps que j’avais compris que les diagrammes, les chiffres, les théories, les questionnements étaient ce qui m’intéressait au plus haut point. J’étais donc partie dans des études scientifiques où tout n’était que chiffres et lettres grecques. N’était-ce pas poétique de voir tout ces calculs se dessiner un à un sur une feuille de papier, se liant les uns aux autres dans une danse étrange menant au final à un résultat souvent inattendu. Certains me trouvaient folle car les mathématiques et tout ce qui l’entourait était assez mal vu par une grande partie de la population car trop compliqué. Si seulement il pouvait voir comme moi tout ce que cela pouvait leur apporter. Et puis il y avait un autre groupe de personnes: le genre de personnes comme Jake, qui se trouvent dans des études alors que rien ne semble les y mener. Celui là n’avait visiblement absolument rien à faire ici car il était incapable de rester concentré plus d’une demi-heure sur des calculs. Il était comme qui dirait : hyperactif. Mais cela en faisait un formidable compagnon de soirée qui refusait de juger les gens et qui songeait que chacun avait le droit - voire le devoir - de s’amuser avec les autres afin de profiter de chaque minute de sa vie. Il était lui aussi poète, mais à sa façon.

Mon stylo tournoyait gracieusement autour de mon pouce, entraîné par l’impulsion donnée par mon index, tandis que mes yeux parcouraient inlassablement les lignes remplies de chiffres et de rayures discrètes. Une fois que j’eus vérifié par deux fois l’ensemble de mon travail, je fermais mon cahier et le glissais dans ma sacoche, tout comme le BIC que j’avais fini par reprendre en main au lieu de le faire tourner. Je passai la main sous ma chevelure brune et la relevait pour faire une queue de cheval qui me donnait l’impression que la chaleur était moins présente désormais. Une fine goutte de sueur coula le long de ma nuque, m’indiquant qu’il était temps de partir et de rentrer chez moi. Une bonne douche me détendrait sûrement. Je quittai donc le bâtiment, tout comme certains autres étudiants plus âgés que moi (sauter des classes avaient cet impact, j’étais toujours parmi les plus jeunes de mon année) puis, rentrais chez moi en voiture, mon sac contenant mes cours posé sur le siège passager. Durant le trajet, je passais de la musique tout en m’imaginant la soirée à laquelle j’allais retrouver mes amis, dont Jake. C’est donc sur les notes d’Offspring que je songeais à ce moment que je savais déjà mémorable. Il fallait juste que je ne me couche pas trop tard car le lendemain j’allais assister à une conférence donnée par quelques grands mathématiciens et physiciens.

L’eau... il n’y avait rien de telle pour détendre mes muscles crispés par la concentration passée. Les gouttes ruisselaient le long de mes cheveux et de mon visage, gagnant peu à peu mon cou et mes épaules comme les caresses enivrantes d’un être invisible. La chaleur du liquide qui coulait le long de mon corps me donnait l’impression qu’il faisait plus frais dans la pièce, et c’était bien là l’effet recherché. Entourant une serviette autour de ma taille, je quittais la salle de bain, les cheveux toujours quelques peu humides, et me dirigeait vers ma chambre. Il fallait bien avouer que j’avais de la chance car peu d’étudiants pouvaient se vanter d’avoir leur propre maison... une belle et spacieuse maison bien lumineuse et rangée avec soin. J’étais comme qui dirait maniaque et pour moi, toute chose avait une place précise. C’était un moyen pour moi de ranger également mes pensées, afin de ne pas sombrer dans la confusion. Vous pouvez peut-être voir ceci comme un rituel après tout. Certains rangent leurs livres par tailles, leurs chaussures dans un ordre précis, ou autre... moi, je ne laissais aucune place au désordre. Les livres avec les livres, les chaussures avec les chaussures, les habits dans l’armoire... une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. Simple, net et précis.

Une fois dans ma chambre, je choisis mes vêtements rapidement, en prenant quand même soin de coordonner les couleurs de ceux-ci. Un haut à manches longues mêlant couleur chocolat et couleur anis ferait parfaitement l'affaire avec ce dernier pantalon que je m'étais acheté. Je n'étais pas vraiment quelqu'un passant ses journées dans les boutiques ou devant ma glace mais je prenais quand même la peine de soigner mon apparence un minimum (et c'est parfois bien utile il faut l'avouer). Une fois séchée, habillée et coiffée je me dirigeais vers mon salon tout en tapotant mon portable sur la paume de ma main. Cet objet ne me quittait jamais et me servait à la fois de téléphone, MP3, radio et Internet... c'était un cadeau de mon père pour mes 20 ans et il n'avait pas eu tord quand il m'avait dit que c'était comme une drogue. Lui même était incapable de se décrocher du sien, toujours au téléphone, constamment en train de lire ses e-mails, il était impossible qu'il rate des informations importantes et, vu son poste au gouvernement, c'était plutôt une bonne chose. Le seul problème étant bien sur qu'il s'absentait souvent sans prévenir à la suite d'un appel urgent. Mais bon, je ne lui en tenais pas rigueur (du moins j'essayais du mieux que je le pouvais). Il ne me restait plus que lui - ma mère étant morte alors que je n'avais que 3 ans - et je sentais bien qu'il faisait de son mieux pour concilier travail et vie de famille. C'était mon père, mon idole, mon héros.

Assise sur le canapé, les jambes stabilisées sur la table basse, mes converses prirent place à mes pieds, ou plutôt mes pieds rentrèrent dans mes converses, les lacets se refermant afin des piéger dans cette assemblage de tissu et de cuir coloré de vert. Une fois tout ceci fini, je m'enfonçai dans mon sofa et allumai ma télé. Dès que l'écran fut allumé, je zappai vers la chaîne musicale et regardais les clips pendant une petite heure tout en tapotant de temps à autre sur mon portable pour répondre aux sms divers que je recevais: certains de Jake, d'autres de Clémence une de mes amies, mais aussi quelques-uns venant de mon père. Il me demandait comment s'était passée ma journée et tous le blabla habituel... cela pouvait paraître possessif de temps en temps mais c'était mignon comme tout. J'aimais sentir qu'il se préoccupait de mon bien-être et je faisais de même sans aucun problème.

Un dernier coup d’œil sur mes e-mails et je me levai tout en éteignant la télé. Je posai la télécommande sur la murette et passai un coup de fil à Jake pour l’informer que je le rejoignais à la fête se déroulant chez une amie commune. Il était près de 8h du soir quand je rentrais dans ma voiture en coinçant mon portable dans l’emplacement normalement prévu pour les lunettes, profitant ainsi au mieux de la musique. Arrivant sur le lieu de la fête, je garais ma voiture à côté des autres et glissais mon portable dans la poche de mon pantalon tout en sifflotant gaiement. La soirée venait tout juste de commencer et d’autres amis arrivèrent après moi. Nous passâmes la soirée à boire, manger et raconter des idioties comme nous en avions le secret. Des heures durant nous nous testâmes sur nos connaissances musicales et cinématographiques... je me retrouvais relayée à la seconde place vu que je ne pouvais rivaliser avec la culture de Jake. Il devait passer tout son temps devant son ordinateur alors que moi je faisais et refaisais mes calculs complexes. Il fallait avouer qu’il était très fort... plus fort que moi. Non pas plus fort c’était juste qu’il avait plus de temps pour se cultiver alors que MOI je travaillais dur et que je n’avais pas tout ce temps et de toute façon J’étais plus intelligente que lui. Oui beaucoup plus intelligente.... Mon père doit avoir raison: il faut que j’apprenne à diminuer mon ego. Les gens le prennent mal apparemment. Pourtant je ne fais que dire la vérité après tout. Même mes professeurs me disent que je suis leur meilleure élève et que - malgré mon jeune age - j’étais une des personnes les plus douées qu’ils aient rencontré. Mais pas LA plus douée. Je me demande qui peut bien être sur ce podium..... Suis-je trop compétitrice? Hum... oui on me le dit souvent mais c’est plus fort que moi. Les algorithmes, le langage binaire, les graphiques, les calculs, tout ceci me paraissait d’une logique imparable et je passais mon temps à tenter d’établir des thèses diverses pour « m’occuper » ; ce qui me prenait une grande partie de mon temps.

Je quittais la soirée tard dans la nuit et me couchais dans mon lit dès que je fus rentrée chez moi après avoir balancé mes habits sur la chaise placée devant mon bureau. Je m’endormis rapidement et me réveillai le lendemain grâce - ou plutôt « à cause » - de mon réveil qui sonnait comme un bourrin sur ma table de chevet. En voulant l’éteindre, je fis un mouvement trop brusque et me cognai le front contre ce meuble.

- @#**** !!!! &µ@*** de meuble !!!

La journée commençait plutôt mal mais au moins j’étais réveillée. Je me levai en me massant l’endroit douloureux tout en insultant en vain ma table de chevet qui refusait de me répondre. Pour me calmer, j’allumai ma chaîne hifi qui mit de suite en route la compil’ de rock que j’avais choisi moi-même. Tout en chantant à tue-tête, vêtue d’un large t-shirt noir et d’un short blanc, je me préparais mon petit déjeuner machinalement: café, pain de mie grillé, Nutella, un fruit... sans oublier le paquet de biscuits pour le petit creux de 10h... ou celui de 9h. Hum, bref. Pourquoi ne pas prendre deux paquets au cas où?

Une fois rassasiée, je me dirigeais vers la salle de bain afin de me faire un brin de toilette et m’habiller. J’aurais pu mettre une tenue bien soignée à la limite du strict pour aller assister à cette conférence mais je me refusais à me cantonner à ces tenues - telles que le tailleur - que je trouvais plus que ringardes. Je gardais donc ma tenue décontractée agrémentant le tout d’accessoires divers. Quelques bracelets autour des poignets, accompagnant ma montre, une bague discrète en argent placée sur le majeur, un pendentif provenant d’un des voyages en Indonésie de mon père, et mes fameux piercings aux oreilles. Qui auraient pu croire que j’étais dans des études scientifiques, en maths surtout ?! Je cachais bien mon jeu mais, pour moi, les mathématiciens n’étaient pas tous des gens coincés... du moins, je ne faisais pas partie de ce stéréotype, ce qui surprenait parfois les gens. Une dernière petite touche: le parfum ; trois pschitts et me voilà prête.


Dernière édition par Kafu le Dim 4 Avr - 21:47, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1   CHAPITRE 1 Icon_minitimeDim 19 Avr - 20:32

La conférence se tenait à New York (à une heure de chez moi) et mon père avait insisté pour que son chauffeur personnel m’y conduise. Décidemment, il était incapable de me laisser aller n’importe où par mes propres moyens. Je venais tout juste de finir de préparer mon sac que j’entendis la voiture en question arriver. Je sortais et refermais la porte derrière moi, observant alors l’Aston Martin noire qui s’était garée dans la cour. Bon ok, on pouvait faire plus discret mais ce n’était rien comparé aux voitures de mes voisins qui ne savaient plus quoi faire de leur argent. Le chauffeur sortit du véhicule lavé et lustré au maximum, et me salua de son profond accent irlandais:

- Bonjour Mademoiselle O’Brian, votre père m’a demandé de vous informer qu’il vous rejoindra sur place.

Mon sang ne fit qu’un tour sous le coup de la surprise.

- Pardon?!
- Monsieur O’Brian à insister pour vous présenter à quelques uns des grands intervenants de cette conférence.

Je passais ma main sur mon visage afin de cacher la grimace que je fis face à cette annonce. Je ne pouvais pas le reprocher à mon chauffeur car il n’était que le porteur du message, c’est pourquoi je gardais mon calme et attendait de prendre place à l’arrière de la voiture pour envoyer un sms à mon père.

« Tas pas osé quand même?! Je tavais dit que je voulais y aller seule! Je peux me présenter moi-même aux gens tu sais papa... »


Mon message ne tarda pas à recevoir une réponse où mon père m’expliquait qu’il avait une personne spéciale à me présenter. Il considérait ceci comme un cadeau d’après ce qu’il m’écrivait et je ne doutais pas que cette fameuse personne devait être un homme très doué, ou une femme bien sûr. Je cessais d’envoyer des sms, préférant écouter de la musique pendant le reste du trajet, en partie cachée par le bruit du moteur de cette voiture peu discrète. Mon chauffeur se gara avec adresse entre deux autres voitures magnifiques et m’ouvrit la porte (je ne supportais pas ceci, j’avais l’impression d’être une incapable, une enfant à que l’on aidait pour tout sans même que je demandais quoi que ce soit.).

- S’il vous plait ne vous dérangez pas pour ça, je peux sortir toute seule, annonçais-je à mon chauffeur.
- Monsieur désire que tout se passe pour le mieux, je ne fais qu’obéir à ses instructions.
- Et bien, pour mon bien, cessez ceci je vous prie, rajoutais-je poliment.

Je connaissais Thomas - mon chauffeur - depuis des années et, alors qu’il me regardait, je savais qu’il me considérait encore comme une enfant. La petite fille fragile qu’il fallait protéger et surveiller. Décidemment, je me demandais comment je faisais pour ne pas me sentir surprotégée! L’habitude sûrement. Qui sait? Quoi qu’il en soit, je descendis (je n’allais pas bouder non plus -_-’ ... quoi que cela aurait été amusant.) et entendis une voix familière me lancer:

- Alors prête?

Je me tournais et vis un homme vêtu d’un costard cravate sans aucun défaut? De même sa barbe était finement taillée, mettant en valeur un sourire taquin mais également un regard noisette révélant une assurance inégalée. De même, ses épaules carrées étaient harmonieusement équilibrées avec ses muscles taillés dans le marbre (tout comme son torse). L’homme en question était imposant mais son sourire malicieux semblait casser l’allure sévère qu’il pouvait dégager. Un homme parfait en l’occurrence qui ne laissait personne indifférent.... mon père ce héros! Il avança vers moi et me serra dans ses bras tout en déposant un baiser sur ma joue. J’échappai un rire et lui répondis:

- Disons que je ne m’attendais pas vraiment à une réunion de famille.
- Tu as honte de ton vieux père, c’est ça. renchérit-il un sourire taquin sur le visage
- Roo mais non! En plus t’es pas vieux et...

Il bomba le torse, arqua un sourcil, souriant à s’en déchirer la mâchoire et me coupa:

- C’est vrai, je ne suis pas vieux.

On disait que je me prenais trop au sérieux mais vu le modèle que j’avais face à moi, il était dur de faire autrement. Mais bon, un ancien militaire, travaillant désormais pour le gouvernement avait de quoi se la péter un minimum. Il ne faisait qu’entretenir son personnage ; ce que je trouvais plutôt fun d’ailleurs mais j’étais visiblement la seule à le comprendre. Les autres, qui le côtoyaient, ressentaient visiblement un profond respect et semblaient se soumettre à ses désirs. Il dégageait une sorte d’aura autoritaire et sa voix grave n’était pas pour arranger les choses. Rares étaient les personnes qui avaient le courage de le remettre à sa place: et c’était bien là le rôle de ses supérieurs hiérarchiques.

Thomas le salua d’un simple signe de tête respectueux et échangea un sourire que je ne compris pas. Ils se connaissaient depuis tellement de temps qu’il leur était parfois inutile de parler pour se comprendre: c’était plus qu’agaçant! Le bras protecteur de mon père passa autour de mon épaule afin que je l’accompagne dans sa marche vers l’entrée du bâtiment. La conférence se tenait dans une université des sciences réputée pour ses trouvailles importantes en chimie moléculaire. Je comprenais le système mais il ne m’intéressait pas autant que les calculs, c’était pourquoi je m’étais dirigée vers des mathématiques approfondies agrémentées d’informatique pointue. Sur le mur extérieur, on pouvait contempler le symbole de l’université représentant une planète ainsi que le symbole général de l’atome, tout ceci dans un ton gris qui donnait un air épuré à la création. Le bâtiment en lui-même était une oeuvre d’art: les murs mêlaient des tons gris avec des pointes de couleur brique et bordeaux tandis que la forme générale était difficile définissable. Pour cette journée, ils avaient sorti le grand jeu: personnel à l’entrée mais aussi dans le hall afin de subvenir aux besoins des invités, le vestiaire était lui-même tenu par plus d’un dizaine de personnes qui tentaient de s’occuper au plus vite des invités qui arrivaient les uns après les autres et déposaient leurs sacs et vestes. La climatisation avait été allumée afin que personne ne souffre de la chaleur qui aurait été difficilement supportable dans un lieu aussi empli de monde. Alors que nous nous trouvions au centre du hall, je me retournais et aperçus des journalistes se faire refouler à l’entrée par les agents de sécurité. Visiblement, les gens étaient triés sur le volet (c’était presque pire qu’une boite privée) et il était impossible que les gens non désirés passent ces portes. Je me demandai alors si j’aurais pu entrer sans la présence de mon père... tant pis, je n’allais pas me casser la tête pour le savoir, j’y étais et c’était l’essentiel.

Nous n’étions même pas arrivés dans la salle de conférence que nous fûmes interpellés par un couple clinquant, leurs tenues brillant de mille feux. Tout deux n’étaient pas tout jeunes, peut-être la cinquantaine, et semblaient disposer d’une belle fortune vu leurs tenues et leurs démarches.... et je ne vous parle pas de leur faux accent anglais pompeux!

- Dick O’Brian ! Moi qui pensais ne jamais te voir dans un tel endroit, je suis plus que surpris! annonça l’homme sur un ton assez moqueur qui me fit froncer le nez.

Sa femme se mit alors à glousser comme une pintade tout en remettant en place le boa doré qu’elle avait autour du cou. Était-elle folle? Il faisait une chaleur et elle arborait un tour de cou qui devait la faire suer! Mon père les toisa tout deux de son regard noisette et répliqua de sa voix forte et dominante:

- Et bien de mon côté j’étais sûr de vous trouver ici, mais plutôt près de la buvette en train d’entamer votre cinquième verre de Bourbon.

Le visage idiot de nos deux compères changea alors pour se transformer en un regard de gamins venant d’être engueulés par leurs parents. Mon père avait vraiment l’art et la manière de remettre les gens à sa place. J’avais envie de leur lancer un « et vlan, dans ta face! » mais je me contentais de sourire malicieusement à mon tour tout en les contournant pour rejoindre les personnes dans la salle de conférence. Mon père ne put s’empêcher de me glisser à l’oreille:

- Ces Taylor me tapent vraiment sur le système. En plus son mari avait du rosé sur sa chemise... couple d’ivrogne!

Sur ce point, il n’avait pas tord. Ce couple était vraiment de vraies harpies qui, de plus, passaient leur temps à boire. De vraies éponges! Nous passâmes les portes sans nous douter de l'immensité de la pièce dans laquelle nous pénétrions. Les amphithéâtres de mon université paraissaient bien petits à côté de cette salle! Combien y avaient-ils de personnes ici?! Il était dur de le déterminer car les sièges étaient tous plongés dans l'obscurité ; seule la rangée centrale permettait de se diriger sans risquer une mauvaise chute, de plus, des hôtesses attendaient les invités entrant afin de les placer. Positionnés au troisième rang, je bénéficiais d'une place idéale pour profiter au mieux des présentations des intervenants qui allaient bientôt arriver. Mon père, habituellement très bavard, ne décrocha pas un mot. Son regard était porté vers l’estrade, fixé sur un point dans le vide tandis que ses mains venaient de se poser calmement sur ses genoux en signe de décontraction. Je regardais les autres personnes assises près de nous et remarquai que la plupart étaient loin d’atteindre ce seuil de zen-attitude. Certains étaient en train de tordre les prospectus qu’elles avaient en main, de façon visiblement assez inconsciente. D’autres ne cessaient de regarder à droite puis à gauche, se retournant parfois pour regarder les gens arriver. Le stress était palpable dans la foule. Pour ma part, c’était plutôt l’excitation qui m’avait envahie, c’est pourquoi mes doigts commencèrent – malgré moi – à tapoter mes accoudoirs recouverts d’un tissu noir comme l’ensemble de mon siège.
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1   CHAPITRE 1 Icon_minitimeDim 19 Avr - 20:36

Les lumières changèrent leur orientation, obscurcissant la rangée principale et éclairant l’estrade à la place. Il n’y avait de rien de tel pour faire taire tout le monde au même moment et pour faire monter encore un peu plus la tension, l’excitation, l’attente. Une musique discrète s’éleva, semblable à celle qui passe dans les documentaires sur les animaux aquatiques. Vous savez, ce savant mélange de notes aigues mais mélodieuses et de sons graves plongeant les gens dans une sorte de transe étrange. De mon côté, cela n’avait qu’un seul effet : me faire ressentir l’attente de plus en plus longue voire agaçante… et pourtant j'attendais depuis longtemps cette conférence où j’avais réussi à m’incruster (merci papa !). Un homme vêtu d'un costume bien taillé, noir et blanc, avança sur la scène, un micro à la main et annonça à la salle avec un large sourire:

- Bienvenue à la 200ème réunion de la RCI (Rencontre des Chercheurs et Ingénieurs). J'espère que tout le monde est bien installé car, aujourd'hui, les meilleurs scientifiques du pays vont vous présenter leurs projets et découvertes. Ne vous inquiétez pas, une pause sera faite entre chaque intervention afin que vous puissiez vous remettre de vos émotions. Quelques rires s'échappèrent de l'assemblée, accompagnant ainsi celui du présentateur qui semblait bien à son aise sur cette estrade. Comme certains ont déjà pu le constater, une buvette et un buffet vous attendent, près à satisfaire vos moindres désirs... dans la mesure du possible. De nouveau, des rires discrets s'élevèrent, montrant bien que les gens étaient détendus par le discours de l'intervenant qui se tenait face à nous. Mais arrêtons de parler de fringales et accueillons désormais notre premier invité: Dr Madison.

C'est ainsi que commença la conférence, enchaînant au fur et à mesure les présentations de divers scientifiques plus ou moins farfelus. Entre chacune d'elles, mon père et moi-même sortions de la salle afin de respirer un peu d'air frais (du moins nous nous contentions de passer sur la terrasse car, pour des raisons de sécurité, nous ne pouvions sortir pour l'instant et ceci était bien sûr compris dans les dossiers que nous avions signé en entrant afin d'assurer qu'il n'y aurait pas de fuite d'informations non-contrôlées. Il fallait bien l'avouer: la sécurité avait été mise au premier rang. Il était même possible de voir les gardes du corps et divers vigiles présents dans les pièces, une oreillette reliée à un fil glissé sous leur costard noirâtre, les lunettes de soleil même dans des lieux peu lumineux et cette constante impression que rien ne semblait leur faire plaisir. De notre côté, mon père et moi débattions déjà des idées qui avaient été mises en avant par les scientifiques que nous avions écouté parler pendant près de quatre heures d'affilé. Nous avions beau avoir passé ce temps dans des fauteuils confortables, la fatigue se faisait sentir... et la faim était bien présente. J'avais déjà fini les deux paquets de biscuits que j'avais amenés (d'ailleurs mon père avait réussi à m'en piquer un bout durant la conférence) mais il fallait tout de même que je me mette quelque chose sous la dent. Moi, morfale? Nan! Je quittais la terrasse et allait me servir une part de gâteau accompagnée d'une boisson gazeuse. Voilà j'avais refait le plein et j'étais à nouveau prête à me concentrer sur les discours des prochains intervenants. D'après le planning fourni par les organisateurs, le meilleur était encore à venir, j'étais donc très impatiente de voir si tout ceci était bien fondée.

Un homme de taille moyenne – quoi que, à la réflexion il devait être plus petit que la moyenne – portant des lunettes rondes et dont la barbe de deux jours lui donnait un air mal réveillé, s'avança sur la scène. Sa coiffure ébouriffée accentuait le fait qu'il ne paraissait pas très énergique pourtant sa démarche et son attitude semblaient démontrer le contraire. Il semblait quelque peu stressé, surement impatient de nous présenter son projet et ses découvertes. Vêtu d'un simple jean bleu pâle et d'un t-shirt à peine plus foncé, l'homme n'avait apparemment pas tenté d'enfiler un de ces costards-cravates qui faisaient suer celui qui le portait. Pas très pratique quand on se retrouve sous les projecteurs, une chaleur impressionnante créée de ce fait. N'est-ce pas? Quoi qu'il en soit, l'homme commença à se présenter, d'un ton quelque peu hésitant et agrémenté d'un fort accent russe.

- Bonjour je... je suis Radek Zelenka. Merci d'être venus si nombreux ce soir. Quelques personnes murmurèrent des choses incompréhensibles puis il reprit, un peu plus sûr de lui désormais. Il y a de cela quelques années, de nombreux scientifiques de renom se sont penchés sur le cas des trous noirs et des dimensions parallèles à la notre. A cet instant, il avait réussi à attirer l'attention de chacun et déjà les commentaires fusaient dans la foule. Les gestes d'un des gardes du corps, présent sur l'estrade, arrêtèrent ce brouhaha. Il y a quelques mois, nous avons trouvé un moyen de diriger les particules de notre dimension vers une autre...

Des graphiques commencèrent alors à s'afficher derrière lui; Graphiques qui me semblaient totalement logiques. Que ce soit les courbes ou bien les équations, tout me semblait étonnement clair. Je me sentais comme une enfant regardant un dessin animé de Disney. Etonnant! Je m'enfonçais un peu plus dans mon siège (ou plutôt m'affalais) comme je le faisais à chaque fois que je regardais un bon film. Mais dans le cas présent, j'assistais à une chose beaucoup plus agréable et intéressante qu'un film : la connaissance avec un grand C. J'écoutais donc avec attention les explications plus que pointues du scientifique qui apparemment était calé sur le sujet qu'il était en train d'aborder. Aucun détail n'était omis et je sentais ma bouche s'ouvrir au fur et à mesure que je découvrais tout ce qu'il disait. J'étais ébahie, c'était tout juste hallucinant. Bon, ce serait un peu compliqué à résumer en quelques lignes mais tout ce qui avait été expliqué était tellement ahurissant que j'étais presque jalouse des scientifiques qui avaient découvert tout ceci. L'esprit de compétition était une part de moi que j'avais du mal à maîtriser... je me mordillais alors la lèvre, serrant les accoudoirs de velours avec mes doigts comme pour retenir une quelconque pulsion de jalousie. Je ne disais mot pendant tout l'intervention de ce fameux Zelenka, attentive jusqu'à en étudier son attitude et ses manies. Une fois qu'il eut terminé, la foule –dont moi – applaudit. Si je n'avais pas été rongé par la jalousie je me serais même levée pour lui faire une ovation. Mais il ne fut pas le seul à me surprendre ce jour là.

Alors qu'il quittait l'estrade en se dirigeant vers l'arrière du rideau, il croisa le prochain interlocuteur qui nous fit signe de cesser nos applaudissements, visiblement irrité par le fait que son comparse ait plu au public. Hum, ça sentait la compétition à plein nez. Il s'appuya sur le pupitre où chaque intervenant placé ses notes et une fois que le silence fut fait, il annonça:

- Hum, et ça se dit être un génie.

Je lançais un regard indécis à mon père. Celui-ci posa sa main sur la sienne en me faisant signe d'écouter avec attention. Visiblement il connaissait la personne qui parlait avec aisance et qui paraissait sûre d'elle voire hautaine.

- Ce cher Zelenka a omis un petit détail il me semble. A chaque fois qu'un trou ait créé entre deux dimensions – ou plus – des particules exotiques sont créées, interférant sur l'équilibre de chaque univers.

Un hoquet de surprise indiqua ma surprise. L'homme corrigeait peut-être les dires de son ami mais il me paraissait évident que de telles conclusions étaient uniquement possibles si l'expérience avait déjà été tentée. Je me levai alors et m'acclamai:

- Vous l'avez déjà fait?! Vous êtes parvenu à le faire?!

Sur le moment, je sentis des centaines de paires d'yeux focalisés sur moi. Un petit rire m'échappa et je sentis mes joues s'empourprer. Je n'étais pas vraiment quelqu'un de très timide mais le fait que le silence se soit installé dans la salle me gênait un peu. Si un portable avait sonné à ce moment là j'aurais remercié comme jamais la personne ayant oublié de mettre son portable en silencieux. J'en oubliais même de me rasseoir, fixant l'homme qui était toujours sur l'estrade. Un large sourire se dessina sur son visage rondelet, tandis que ses yeux se plissaient un peu et qu'il me répondait sur un ton presque arrogant:

- Effectivement, mademoiselle O'Brian. Bon bien sûr il a fallu prendre en compte de nombreuses données comme la température, la pression, la rotation, la...

Et le voilà partit pour un long discours alors qu'il lui suffisait juste de me confirmer les faits. Mais je me chargeais de le couper:

- Mais c'est impossible!

Il mit alors ses mains dans son dos, bomba son torse qui semblait peut muscler et qui semblait en accord avec la rondeur de son visage.

- C'est là que vous avez tord car...

Je le coupai une nouvelle fois car un autre détail me percuta l'esprit:

- D'où vous connaissez mon nom ?!

Mon père me fit signe de m'asseoir, me tirant un peu par le bras pour me forcer à cette tâche. Il savait que j'avais parfois tendance à m'énerver pour rien et qu'une fois lancée il était difficile de me faire garder mon calme. Je me contentais donc de faire la moue, la joue écrasée par mon poing avec lequel je retenais ma tête. Un soupir m'échappa mais la cohue de la foule le couvrit aisément.
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