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Deux Mondes, Deux Histoires, Deux Amies.
 
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 Séquence 1

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Kafu
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Kafu


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MessageSujet: Séquence 1   Séquence 1 Icon_minitimeVen 19 Déc - 23:15

séquence une :

Aly.

Lorsque nous avons su, Chloé et moi, que nous allions étudier à Cambridge, nous nous sommes regardées en silence l'air de nous dire : «dans quel merdier on s'est encore fourré!». Il était clair que nous allions vers l'inconnu même si, nous connaissions la langue. Pas parfaitement mais assez pour nous débrouiller sans avoir besoin d'un dictionnaire collé à la main. Et c'était justement là tout le but de ce voyage : connaître la langue comme si nous étions nées avec. Tout ce que je trouvais à dire après avoir su la nouvelle fût :

- Woow...

Nous avions appris la nouvelle le matin même. Quelques heures plus tard, nous nous trouvions dans l'Eurostar en direction de Londres. Nos bagages ayant déjà été préparées auparavant et les billets de train payés par l'université qui nous accueillait, nous n'avions plus rien à faire en France. Enfin si... mais je n'étais pas une grande fane des scènes d'adieu. Je ne sais pas ce que Chloé pensait de tout ça mais, pour moi, quelque chose allait mal tourner à un moment ou à un autre... Allez savoir pourquoi je pressentais une catastrophe, je ne le sais pas moi-même. Pour moi, c'était presque comme si nous avions été attirées là-bas. Comme victime d'un quelconque envoûtement. Croyais-je cela possible? Peut être bien mais rien n'était moins sur. J'avais la « caractéristique » de me laisser trop facilement emporter par mes émotions quelles qu'elles soient : colère, tristesse, etc.


Chloé.

Cambridge? Là? Maintenant? Tout de suite? A l'annonce de cette nouvelle, je fus plus que réjouis. Et oui, le mot était bien faible. Cela faisait plusieurs mois déjà je me démenais avec Aly pour y aller et cela arrivait enfin! C'était un peu comme si on m'offrait un beau Noël en plus de mon anniversaire. Alors que, lors de cette annonce, tout semblait exploser dans ma tête, je restais presque passive à l'extérieur, esquissant une de ces mimiques dont j'avais le secret. Je n'étais pas du genre à avoir des débordements d'affection (sauf exception bien sûr) et, une fois de plus, je démontrais cette étrange façade de mon caractère... les réjouissances seront pour plus tard. L'Eurostar risquait d'être chamboulé par des éclats de rire, ça c'était quasiment sûr. Il fallait juste attendre que tout se mette en place dans ma tête (car je n'arrivais toujours pas encore à réaliser ce qui nous arrivait) et que je finisse par exploser afin de montrer mes pensées. De toute façon, je me doutais bien qu'Aly savait ce qui se tramait dans ma tête, tout comme je savais ce qui se passait dans la sienne. Je lâcherais mes idioties le moment venu, héhé.

Nos valises étant prêtes et tout ayant été préparé à l'avance, nous n'eurent qu'à monter dans l'Eurostar et aller jusqu'aux dortoirs qui nous attendaient sur le campus de l'université. Bien évidemment, rien que le fait de mettre les pieds en Angleterre me donna un sursaut d'excitation. On y était... enfin! Mais ce n'était pas fini, loin de là, car tout ne faisait que commencer.

Je me rappelle encore de cette air quelques peu humide qui nous avait accueilli alors que nous sortions de cette gare immense. Il fallait bien avouer que le pays n'était pas réputé pour son beau temps. Cependant, le soleil arrivait à se montrer de temps à autre, créant ainsi un sublime jeu de lumières dans cette rue bondée de monde. Ah ce que ça faisait du bien de se sentir loin de chez soi et de tout ce que l'on connait. Bon ok, une part de moi sentait un peu de nostalgie mais bon l'ivresse qui m'avait envahi à cet instant avait largement enseveli mes peurs. Étrange mais bon j'étais comme ça. Toujours à pencher d'un côté ou d'un autre sans raison.

Bref... ne nous attardons pas et passons directement au point important voulez-vous.

Et nous voilà donc dans les chambres universitaires... ou plutôt dans l'internat car les chambres se trouvaient à un étage spécial de l'université où nous allions étudier. Nous avions été accueilli par un élève de dernier année - qui devait sûrement être de quatre ou cinq ans mon aîné - chargé de nous montrer tout ce que nous devions savoir par rapport au fonctionnement de cet «internat» . Cela fut assez rapide: dormir, manger, se plaindre... ça on savait déjà faire et on avait pas besoin de règles pour le faire. Une fois seules nous commençâmes enfin vraiment à réaliser ce qui nous arrivait.

Aly.

L’élève chargé de nous montrer «l’internat» nous laissa enfin seules. Une fois sure que la porte de notre chambre était fermée, je dis à Chloé :

- Nous-y voilà… fis-je. C’est bizarre quand même. Je ne la sens pas du tout cette année…
- Pourquoi? Me répondit Chloé en se retournant vers moi l’air soucieux.
- Je ne sais pas, avouais-je. Je n’arrive pas à mettre le doigt dessus depuis que nous avons appris que nous allions étudier ici. C’est peut être le stress ou l’appréhension qui ne sont pas encore passés mais je n’en sais rien. On verra bien demain.
- Oui… D’ailleurs, on ferait mieux d’aller en cours. Me signala-t-elle en tapotant son planning du bout des doigts.

Je haussais les épaules et nous sortâmes du dortoir pour rejoindre un autre bâtiment. Nous avions toutes deux cours dans le bâtiment 4 mais pas dans la même salle étant donné que nous n’avions pas choisi les mêmes options lors de notre demande d’inscription… Arrivées devant ma salle, je me retournais vers Chloé et lançais :

- On se voit au déjeuner! Bonne chance!
- Toi aussi! Pas de soucis. A plus.
- Bye!


Puis j’entrais dans mon cours de littérature. La salle était petite. Elle devait contenir une dizaine d’élèves au grand maximum. Je comptais en silence le nombre d’élève qui était déjà assis à leur paillasse. 7...8 avec moi. (Pas de quoi fouetter un chat… pensais-je). Tout en continuant d’observer la salle, mes yeux se posèrent sur lui et je sentis que mon pouls s’était accéléré. Il était…étrange, bizarre. Il était grand, ses cheveux étaient ébouriffés et cuivrés. Son apparence le faisait passer pour quelqu’un de frêle mais j’aurais parié qu’il était assez musclé pour avoir confiance en lui si une bagarre devait éclater. (Bon Aly, ressaisis-toi bon sang! Me morigénais-je intérieurement. Tu ne vas quand même pas avoir peur de lui! Ce n’est pas parce qu’il à l’air louche qu’il est forcément dangereux). Plongée dans mes pensées comme je l’étais, j’entendis à peine ce que deux filles disaient sur moi au fond de la salle. Elles parlaient en anglais, croyant que je ne comprenais pas un mot de ce qu’elles disaient. Grossière erreur…

- Oh look at her! She is the new student. I hear someone say that she is coming from France. I don’t think i would like to hear her talking in english. Damn, I bet she has an awful accent like people from the north…
- Eerie!

Voilà qui était intéressant… Croyaient-elles sérieusement que je parlais mal? A ce que je voyais de leur tête, oui. Elles le pensaient vraiment mais si je parlais si mal que ça, je ne serais même pas ici! Que diriez-vous si j’allais leur démontrer le contraire par a+b ? Hum?! Je me dirigeais donc vers elles.

- Oh! She is coming to us…
- Sorry girls… I was wondering if you were just talking about me a few minutes ago… I may be in the wrong way of wondering but well I’m sure you were wrong about my accent. Don’t you think you are? You will probable say no but I don’t care about your answer. So goodbye!

Elles n’avaient pas l’air de m’aimer beaucoup ces deux pimbêches et bien soit, c’était réciproque au moins. Je me doutais bien que j’aurais constamment affaire à elles et à leurs petites piques vaniteuses mais je maniais le sarcasme depuis toujours. Je remarquais soudainement qu’il avait tourné la tête vers «nous» et je me dépêchais d’aller m’asseoir sur une paillasse libre en sentant son regard dans le creux de mon dos. Autant dire qu’il m’avait déjà repéré… (Pourquoi étais-je aller voir ses pestes? Tss…). Puis le professeur, M. Turner, arriva dans la salle. Il demanda le silence et commença à faire l’appel. Arrivé à mon nom, il me demanda de venir le rejoindre à son bureau pour me présenter. Je me levais de ma paillasse et me plaçais à ses côtés, devant le tableau noir. (Bordel de Dieu! Qu’est-ce qu’ils avaient tous à me dévisager comme ça? Je ne viens pas de la planète Mars quand même!). Je fis donc ma présentation à la classe puis repartis m’asseoir en entendant les remerciements du prof dans mon dos. Il entama son cours : une présentation de la première œuvre que nous étudierons. Je commençais à prendre des notes. Il m’observait toujours… (Qu’est-ce qu’il avait celui-là à la fin?!). La fin de l’heure arriva enfin. Il avait déjà plié ses affaires et il sortit en premier de la salle. Si vite que les autres ne le remarquèrent même pas. Pour moi, il avait à peine bouger de son tabouret… Je fourrais mes propres affaires dans mon sac et sortis à mon tour. Chloé m’attendait (comme presque toujours depuis que nous nous connaissions).

- Dis donc, il est bizarre le type de ta classe. Dit-elle en parlant d’Edward.
- Qui ça? Edward? Fis-je incrédule.
- Oui andouille, pas le pape! Rigola Chloé.
- Ah bon…
- Me dis pas que tu ne l’as pas remarqué! Ça serait fort!
- Oh tu sais, j’ai eu un autre soucis que lui…
- Raconte!
- Disons que j’ai eu une «petite» joute verbale avec deux pimbêches…
éludais-je.
- Ah! Toi aussi…
- Bizarre ces coïncidences… Non?
- Oui… Mais bon, on est peut être arrivées au mauvais moment dans les salles aussi…
- Peut être… J’ai aussi dû me présenter à la classe. Je te dis pas l’horreur.
- Clair, surtout avec l’autre dans la même salle.
- Et toi alors? Raconte moi ton cours maintenant.


Coupant court aux commentaires de Chloé sur ma matinée, je la lançais sur la sienne.
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MessageSujet: Re: Séquence 1   Séquence 1 Icon_minitimeVen 19 Déc - 23:25

Chloé.

Une fois sorties du dortoir, je laissais Aly partir vers son cours dans la salle située juste en face de la mienne. C’était donc là que l’on devait se séparer. Je la regardais entrer dans cette salle et me tournais à mon tour vers cette porte. Bon ben quand faut y aller, faut y aller. Prenant une brève inspiration, j’appuyais sur cette poignet et découvrait une salle de taille moyenne mais très peu remplie. Il devait y avoir environ une quinzaine d’élèves. Et bien, à peine eus-je mis les pieds dans ce lieu que je sentis les regards se poser sur moi. Arquant un sourcil, je laissais un sourire apparaître sur le coin de mes lèvres montrant ainsi que je trouvais ça assez ridicule.

Je m’avançais, marchant parmi les rangs afin de rejoindre ma prof qui m’avait fait signe d’approcher. Ce que je pouvais détester qu’on me regarde comme ça! Arg! Bon tant pis on se calme et on oublie les plans sadiques visant à tous les balancer par la fenêtre. Ah oui c’est vrai tiens, y’a des fenêtres. Pratique si un jour j’ai un problème de… fin bref un problème quoi. XD

La femme qui allait m’enseigner ma matière optionnelle devait avoir la trentaine… 34, 35 ans peut-être. Mais une chose était sûre, elle n’avait pas la moindre autorité car tout le monde s’était déjà mis à parler à tord et à travers sans pour autant que je cherche à discerner quoi que ce soit dans leurs paroles.

Bien évidemment la prof me demanda de me présenter. Je fis alors face à la classe, m’appuyant sur le bureau de façon à me détendre, mon sac se posant de lui-même sur le meuble. Croisant mes bras contre ma poitrine je lançais un regard à ma prof puis reposait mon regard devant moi et commençai à me présenter sans grande conviction. Que pouvais-je bien leur dire après tout?

Une fois ce passage ennuyeux passé, je pus m’asseoir à une table, cerné par les élèves. Je sentis un frisson parcourir ma nuque comme si l’on m’observait intensément mais je ne me retournai pas pour autant. La flemme? Ben ouais c’était pas mon heure énergique de la journée. La prof ne s’attarda pas et reprit là où le cours s’était arrêté. Tandis qu’elle parlait, je me mettais à griffonner sur un papier, dessinant des choses stupides ou quelques peu étranges… pour pas changer. J’étais plongée dans une sorte de bulle et rien ne semblait pouvoir me détacher. Rien, à part la fin des cours bien sûr. Je ne perdis pas de temps pour ranger mes affaires et sortir de la salle, me retrouvant ainsi dans le couloir. Aly n’était pas encore sortie mais je vis un gars de sa classe ouvrir la porte et, alors qu’il se retrouvait face à moi, je pus voir à quel point il semblait pâle. Le cours avait-il était si triste et dérangeant que ça o_O ? Bizarre ce type tout de même. Pourquoi m’avait-il dévisagé ainsi? J’avais un bouton sur le nez ou quoi? J’arquais un sourcil, encore, et m’appuyait contre le mur attendant qu’Aly sorte à son tour.

Elle m’expliqua alors ses doutes et le sentiment qui l’habitait puis je lui fis à mon tour mon topo de la situation:

- Ouais ben moi on peut pas dire qu’ils soient bien accueillants non plus. On aurait dit des chiens devant un camion d’os t’sais. Puis la prof j’te raconte pas… j’échappai alors un rire et reprit, on dirait qu’elle est là juste pour meubler. Un peu comme si elle faisait le cours sans se soucier des élèves.

Ce fut à cet instant que j’entendis alors le groupe de pimbêches de la classe d’Aly en train de déblatérer des idioties en nous regardant. Hum elles devaient sûrement être des pom-pom girls… des cheerleaders quoi. Je leur lançai un regard montrant bien qu’elle me tapait déjà sur le système, ce qui eut pour effet de leur faire froncer le nez comme si je leur avais dit un truc méchant. Quelles poufs sérieux.

- Je suppose qu’elles sont dans ta classe. Ma pauvre tu vas souffrir je sens.

Mon ventre se mit soudain à crier famine: « famine! famine! ». Et oui nous n’avions eut qu’un cours mais celui-ci s’était déroulé de 11h à 12h. Et moi quand j’ai faim ben.. j’ai faim. J’espérai juste à cet instant que la nourriture ne ressemblerait pas à des jouets en plastique comme dans certains selfs.

Aly.

Nous redescendîmes donc dans la cour et nous nous dirigeâmes vers la cafétéria où une queue c’était déjà formée devant la porte. Nous continuâmes donc à parler des poufs de ma classe pour patienter.

- Tu as raison, fis-je, à leur sujet. Tu aurais vu leurs expressions après que je me suis retournée, elles faisaient des grimaces et tiraient la langue derrière mon dos. De vraies gamines de 3 ans. Franchement, je me serais crue dans une classe de maternelle et non à l’université.
- La vache! Comment t’as fait pour pas les tarter?
- Je n’en sais rien et Dieu m’en est témoin que j’en ai eu envie.
- Purée… je pourrais jamais me retenir. Faut que ça sorte sinon c’est 10 fois pire après. XD
- Ça, je le sais lol. Et dis moi, tu n’avais pas un type bizarre dans ta classe?
- Juste un casse-couilles. Dix fois rien…
- Qui se nomme?
- Alexander mais d’après ce que je sais, il demande à tout le monde de l’appeler Alex. Perso, j’aurais plutôt dit Alec. Tiens, regarde à ma droite, tu comprendras.


Je m’exécutai et tournai la tête dans la direction que Chloé m’avait indiquée. Ce que je vis me fis écarquiller les yeux. Ce n’était pas Alex en lui-même qui me fit cet effet là mais plutôt le fait qu’Edward traîne avec lui!!! Nom d’un chien! Le monde tournait à l’envers ici ou quoi?! Je ne pu retenir un juron :

- Bordel!
- Quoi?
- Edward traîne avec Alec…
lâchais-je toujours ahurie par ce que je venais de voir.
- Tu es sure?
- Absolument. Regarde par toi-même…


Chloé se retourna et j’attendis qu’elle me regarde à nouveau. Elle aussi laissa échapper son traditionnel…

- La vache! C’est pas possible, j’hallucine! Comment peuvent-ils traîner ensemble? Ils sont trop différents…
- Et pourtant, on dirait qu’ils ont quand même des points communs puisqu’ils traînent ensemble…
- Ouep… mais ça n’explique pas tout non plus.
- Je sais mais que peut-on dire de plus quand on ne les connaît pas?

- Trop rien, et ça craint…
- Toi, t’as envie de fouiner.
Fis-je, taquine.
- Ça se voit tant que ça? Répondit Chloé un air à peine surpris collé sur le visage.
- Juste un peu. Répondis-je.
Mais alors un tout petit peu.
- Je fouinerais plus tard. Pour le moment, je tiens à me remplir l’estomac.
- C’est toi qui vois…


La file d’attente avait diminuée et nous passâmes prendre notre repas. L’intérieur de la cafétéria ressemblait à un comptoir de McDo en plus petit. Pourquoi? Tout simplement parce qu’on pouvait choisir ce qu’on voulait parmi un assez vaste choix de « menus ». Nos plateaux en main, nous nous assîmes à une table. Je lâchais soudainement la bouche à moitié pleine :

- Tu sais ce qu’on a après? Dis-je tout en avalant le reste de ma bouchée.
- … Français, je crois. Répondit Chloé en ayant eu le même geste que moi.
- Oh! Et tu crois qu’il y aura mes chères petites camarades? Fis-je, le regard mauvais.
Elles ont eu la mauvaise idée de dire que je parlais mal l’anglais. Je plains d’avance ces pauvres chéries si je m’esclaffe à leur dépends pendant le cours…
- Quelle mauvaise langue! Pouffa Chloé. J’adore quand tu es dans cet état d’esprit.
- Ah… et sinon, tu ne m’aimes pas?
- Bien sur que si, patate!
- Tu oses me traiter de patate! Patate toi-même! Patate.


Nous rigolâmes un bon coup. Ça faisait du bien. Dans la cafétéria, tout était silencieux. Toutes les têtes nous regardaient avec des yeux ronds comme des billes. Évidemment, ils n’avaient rien compris à notre échange vu qu’entre nous, nous parlions en français. Nous nous regardâmes avec Chloé et elle lâcha un rire bref avant de recommencer à manger. Pour ma part, je tentais (difficilement) de m’empêcher d’éclater de rire à nouveau. Leurs têtes, mon Dieu, à mourir de rire. Mes lèvres s’étiraient toujours malgré moi lorsque nous sortîmes de là. Nous prîmes le chemin du bâtiment 3. C’était le plus éloigné dans tous le campus… J’avais horreur de faire du « sport » après manger. Et Chloé me rejoignait bien volontiers sur ce coup là. A quoi ça servait de manger si on devait tout brûler après pour éviter de dormir après? M’avait dit Chloé un jour alors que nous étions encore en France. J’avais répondu qu’il n’y en avait aucun. Aujourd’hui, nous étions précisément dans le cas qui confirmait cette suggestion. Apparemment, Chloé avait repensé à la même chose que moi. Me devançant légèrement, Chloé tourna la tête vers moi et nous nous sourîmes puis nous continuâmes à marcher. Nous nous adossâmes au mur droit du couloir (c’était celui qui longeait notre salle) et nous attendîmes. Les rares élèves qui passaient dans le couloir nous dévisageaient en silence tout en chuchotant : « Les deux françaises, qu’elles sont bizarres… » (Je t’en foutrais moi du bizarre! Regardes-toi un peu dans la glace avant de parler crétin! Avais-je envie de lui hurler. Mais il n’aurait rien compris…). Je fulminais de rage. Chloé avait perçu mon agacement et elle tapait doucement contre le mur sur lequel nous nous étions adossées.

Chloé.

Attendant dans cette file qui menait à la cafétéria, Ali et moi discutâmes, échangeant nos avis sur les poufs de sa classe mais aussi sur les éléments dérangeants de nos classes respectives: Alec et Edward. Je compris, voyant le regard d’Ali, que voir ces deux-là traîner ensemble relevait du surnaturel à ses yeux. Ne sachant pas vraiment comment se comportait ce fameux Edward qui, malgré tout, m’intriguait, je me contentais d’esquisser un sourire complice en jetant un coup d’œil aux intéressés qui étaient en train de papoter à une table.

Une fois assises, nous commençâmes à manger sans pour autant cesser de commérer en français. Tandis que je découpais ma viande - qui était saignante pour mon plus grand bonheur - Ali me demandait quel cours nous attendait par la suite. Je ne tardais pas à lui répondre, prenant juste la précaution d’avaler mon morceau de viande avant ( on ne sait jamais… je suis capable de m’étouffer avec un bout de gaufre -_- ). Nous avions français et cette perspective fit naître, visiblement, des idées de ‘vengeance’ dans la tête d’Ali ce qui eut pour effet de provoquer notre hilarité.

En revanche, les élèves attablés à proximité nous regardaient de cet air étrange qui étrangement me donna envie de leur rire au nez. J’échappai un rire que je stoppai aussi tôt, contrairement à Ali qui semblait lutter contre son amusement. Un sourire malicieux ne quittait pas mes lèvres, et c’est avec celui-ci que j’annonçai à Ali, malgré le silence ambiant:

- La situation pourrait paraître glauque si tu ne riais pas.

Cette réplique stupide eut pour effet de me faire rire moi-même, repensant à la tête des autres élèves qui ne comprenaient visiblement strictement rien à ce que l’on disait.

Cependant, ce silence me pesait. Le silence… je le haïssais car il me rendait malade. Non pas que je n’aime pas avoir ces regards posés sur moi, mais plutôt que le fait de rien entendre me faisait trop réfléchir au point de me plonger dans une sorte de mélancolie dangereuse pour mon esprit. C’est pourquoi j’attrapai les biscuits, encore emballés, et les fourraient dans l’une de mes poches, puis quittait les lieux accompagnée d’Ali.

Nous dirigeant par la suite vers le bâtiment le plus éloigné, j’échappai un soupir tout en m’étirant sans pour autant cesser de marcher. A cet instant, je ne désirai qu’une chose: me laisser tomber sur énorme canapé bien moelleux, recouverts d’une dizaine de gros oreillers. Hum, le rêve. Une fois arrivées près de la porte de la salle, nous nous appuyâmes contre le mur, tout en percevant les idioties des élèves alentours. Ali avait bien du mal à cacher sa rage tandis que, de mon côté, je me contentais de tapoter le mur à l’aide de ma main, répétant une sorte de rythme provenant de mon inconscient. Mes yeux se portèrent sur un point invisible laissant ainsi mon esprit vagabonder tandis qu’Ali marmonnait dans son coin. Je finis par tourner la tête vers elle en soufflant, montrant ainsi que les phrases de ces idiots m’agaçaient sans pour autant m’énerver. J’étais visiblement blasée…

Le professeur de français passa devant nous, ouvrant la porte de la salle de cours tout en nous adressant un sourire chaleureux que nous lui rendîmes par politesse. Je me surpris à penser qu’il n’avait pas la tête d’être français d’origine et qu’il tenait beaucoup plus du physique typique anglais. Le cours allait commencer dans cinq minutes et nous étions quelques uns à être arrivés en avance. Nous décidâmes de prendre place en attendant, nous cachant ainsi de la brise froide qui s’engouffrait dans ce long couloir. Nous échappâmes ainsi aux médisances des commères qui s’y trouvaient. Quel soulagement!

Je me posais instinctivement devant l’une des paillasses situées près de la fenêtre, au centre de la rangée. Ali fit de même s’asseyant à ma gauche en se calmant peu à peu. Nous étions assises sur des tabourets habituellement utilisés dans les salles de chimie, et je ne tardai pas à commencer à tourner sur celui-ci en donnant quel coup avec ma main sur la paillasse pour prendre une impulsion. J’adressai un sourire malicieux à Ali qui savait bien que j’avais bien du mal à tenir en place. Je m’arrêtai enfin de tourner, et demandai à Ali:

- Tu crois qu’ils ont un bon niveau de français?

Ma voix était assez basse pour que le prof ne comprenne que nous étions françaises, mais assez audible pour qu’Ali m’entende sanas avoir besoin de tendre l’oreille. Ma question n’avait, pour une fois, pas été agrémenté d’un ton moqueur car ma curiosité était telle que j’espérai avoir à faire à des francophiles. On peut toujours rêver.

J’entendais déjà certains élèves répéter quelques phrases dans notre langue natale. Je me mordis le coin de la lèvre, même si mes yeux trahissaient mon hilarité en entendant leur accent.

Ce ne fut que lorsque je décidais de refaire un tour sur ce tabouret, que je vis que deux rangs plus loin, tout au fond de la salle, se tenaient assis les deux compères, les yeux rivés sur le tableau, immobiles tels des statues. Je donnai un petit coup de coude à Ali en lui murmurant, taquine:

- T’as vu, y’a ton meilleur ami derrière.

Le frisson, que j’avais senti dans mon dos durant le premier cours, revint et m’intrigua. Cette fois-ci je me tournai discrètement mais ne vit personne m’observer. Je devais avoir rêvé. Les deux élèves devant nous se retournèrent pour nous parler un peu. Ils étaient visiblement plus altruistes que les autres et je compris vite qu’ils étaient des personnes amicales et joyeuses. Elle, s’appelait Jenny et lui se nommait Kyle. Ils nous demandèrent rapidement si nous aimions le coin mais le prof stoppa notre discussion en commençant son cours.
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